jeudi 20 août 2015

Petit éclairage sur L'école de Fribourg

 
L’ordo-libéralisme est associé à l’École de Fribourg. Cette dernière se constitue dans la ville du même nom au cours des années 1930.
 
Parmi les représentants clefs de cette école, on retrouve Walter Eucken (1891-1950) et Wilhelm Röpke (1899-1966). Le premier très connu en Allemagne, et relativement peu à l’extérieur, laisse une œuvre importante mais non traduite, en particulier son ouvrage majeur Die Grundlagen der Nationalökonomie (Les Fondements de l’économie politique). Quant à Wilhelm Röpke, son œuvre dépasse le cadre économique et se veut aussi sociologique. Si pour Eucken les désordres sociaux s’expliquent principalement par la crise totale de l’économie, pour Röpke, les désordres économiques ne sont que les symptômes superficiels d’une crise totale de notre société. Deux ouvrages traduits en Français peuvent être cités : La Crise de notre temps (1942) et Au-delà de l’offre et de la demande (1958). Röpke participe à la fondation de la société du Mont Pèlerin en 1947 et en sera le second président pour une courte durée.
 
D’autres noms peuvent être associés à cette première génération d'ordo-libéraux : Alfred Müller-Armack, Franz Böhm, Alexander Rüstow. Leurs travaux ont souvent été publiés dans Ordo, revue à fort impact en Allemagne, fondée en 1948 par Walter Eucken et Franz Böhm. Mais cette première génération ordo-libérale a vu son influence décliner au sein de la société du Mont Pèlerin à partir des années 1960 au profit de la ligne conduite par Ludwig von Mises, von Hayek et Friedman qui ont promu une thèse visant à réfuter les effets sociaux dévastateurs de l’histoire du capitalisme.

 

mercredi 19 août 2015

Patit éclairage sur le colloque Lippmann d'août 1938



Le colloque Lippmann s’est tenu à Paris du 26 au 30 août 1938. Il est inspiré par les positions du philosophe et intellectuel américain Walter Lippmann. Il représente à sa manière l’acte de naissance d’un néo-libéralisme, terme qui émerge lors de la rencontre. Il se déroule dans un contexte politique troublé marqué par la montée des totalitarismes et des idées économiques peu favorables au libéralisme. Parmi la vingtaine de participants, on peut noter : Raymond Aron, Friedrich von Hayek, Jacques Rueff, Ludwig von Mises. On peut y ajouter deux figures centrales de l’ordo-libéralisme : Wilhelm Röpke et Alexander Rüstow. Dès le départ du colloque, se dessine une oscillation entre ceux qui veulent envisager une rénovation du libéralisme et les partisans d’une reconstruction. Des différentes journées de ce colloque se dégagent six grands points d’accord entre les participants qui demandent une mise en œuvre différenciée selon les contextes :
 
- le mécanisme des prix, fonctionnant sur des marchés libres, permet d’organiser la production en faisant le meilleur usage des moyens de production ;
 
- les liens indissociables entre libéralisme politique et économique ;
 
- le libéralisme politique élabore un régime juridique qui a fait l’objet d’un débat représentatif ;
 
- le libéralisme politique prévoit un régime juridique qui doit maximiser la production mais en tenant compte des aspirations sociales ;
 
- des assurances sociales et des services sociaux peuvent être financés par l’impôt ;
 
- le dernier point est la reprise des cinq points précédents et les synthétise.